« Whiplash »: À tambour battant !

Réalisé par Damien Chazelle avec Miles Teller, J.K.Simons. Prix du public au festival de Sundance et à Deauville. Sortie le 24 décembre 2014.
Le pitch :
Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…
L’avis :
Damien Chazelle a été batteur et se souvient des heures qu’il a passées à s’entraîner sur sa batterie, des ampoules, des mains en sang, des glaçons pour soulager la douleur. Il se souvient des nausées, des repas sautés, des crises d’angoisse, de sa relation avec son professeur. C’est ce qu’il a filmé dans « Whiplash », c’est ce que vit Andrew dans son combat avec son professeur sadique qui le dirige. Une anecdote raconte que Jo Jones, batteur célèbre, aurait balançait sa cymbale à la tête de Charlie Parker,19 ans, trouvant nul son solo et le public avait hué sa prestation. Parker aurait dit je reviendrai et un an plus tard … la suite on la connaît il est devenu le plus grand saxophoniste de jazz de tous les temps. C’est ce rapport si lourd, si tendu qu’illustre brillamment Chazelle dans son film. Il pose la question sans réponse : A quel moment un professeur dépasse-t-il les bornes pour amener son élève à l’excellence ? ou peut-être au suicide ? Les deux acteurs sont impressionnants. Teller dans le rôle du batteur souffre douleur et le pervers chef d’orchestre interprété par le magistral Simmons, - l’antisémite Schillinger dans Oz – font un duo d’une intensité incroyable à la limite du supportable. On assiste tout le long du film à des répétions – le morceau Whiplash est le thème principal – où la peur s’installe, où jouer est une question de vie et de mort. La musique et l’image rendent parfaitement les émotions que l’on peut ressentir dans ces situations. Le jazz est le centre de ce film. Les morceaux entendus ont été orchestrés superbement par Justin Hurwitz. Whiplash est une composition de H.J.Levy dont une magnifique interprétation a été donnée par Don Ellis dans son album Soaring. La BO est sortie chez Varèse Sarabande. Il y a de l’énergie, de la sueur dans cette BO et des larmes dans ce film.
Commenter