Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été l’auteur d’une déclaration sur Israël qui a fait bondir le secrétaire général de l’ONU et Washington. Incident diplomatique avec Israël en perspective ?
Lors du 5e Forum organisé par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour promouvoir le dialogue entre les religions et entre les peuples (UNAOC), R. Erdogan a considéré le sionisme comme un « crime contre l’humanité » en expliquant que « comme c’est le cas pour le sionisme, l’antisémitisme et le fascisme, il devient maintenant inévitable de considérer l’islamophobie comme un crime contre l’Humanité ». Cette déclaration polémique fait écho à la situation des habitants de la bande de Gaza et de l’incident diplomatique entre la Turquie et Tel-Aviv l’assaut d’un commando israélien en 2010 contre un navire humanitaire à destination de Gaza, qui s’était soldé par la mort de neuf ressortissants turcs.
Netanyahu répond
Le sionisme est une idéologie politique ultra-nationaliste qui regroupe des Juifs du monde entier. Le mouvement a été fondé pour permettre à la diaspora juive de se retrouver dans une vision politique commune avec pour but de promouvoir Eretz Israel : la terre d’Israël. De nombreuses personnalités ainsi que plusieurs associations (Crif, LDJ) en France se revendiquent de ce mouvement controversé à travers le prisme du conflit israélo-palestinien.
Un porte-parole du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a qualifié les déclarations du chef du gouvernement turc d’« offensantes et fausses ». « Le secrétaire général juge maladroit que des commentaires aussi blessants et qui suscitent des divisions aient été prononcés à une réunion qui avait précisément pour thème le leadership responsable« , a-t-il indiqué. Washington a aussi fustigé les propos de M. Erdogan alors que le secrétaire d’Etat américain John Kerry se rend à Ankara pour discuter avec le premier ministre.
Alors qu’on pensait que l’ennemi commun, Bachar Al-Assad, allait ouvrir la voie à un relatif apaisement des tensions entre les deux pays, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vu rouge. « C’est une déclaration sombre et mensongère d’un genre qu’on pensait révolu dans ce monde », s’est insurgé M. Netanyahu dans un communiqué.
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