«Rien ne permet de dire que les choses vont déboucher sur une solution prochaine à ce dossier», a déclaré Eric Maillaud, le procureur d’Annecy. Six mois après la tuerie de Chevaline qui avait fait la une de tous les journaux européens, le mystère reste intact autour de cette affaire. D’après Paris Match, le magistrat en charge du dossier aurait délivré des commissions rogatoires internationales afin de récupérer des données informatiques stockées par Saad Al-Hilli, le père de famille assassiné. «Vous classez peut-être tous vos papiers en les imprimant et en les classant dans des chemises, lui les rangeait sur des supports informatiques. Et étant ingénieur informaticien, il ne faisait évidemment pas les choses comme tout le monde», explique Eric Maillaud.
Les serveurs où sont stockées les données de l’Anglais d’origine irakienne se situent aux Etats-Unis, et cela posent donc certaines «difficultés» pour les obtenir: «Le système américain n’est pas le système français et il faut justifier à chaque fois de l’impérieuse nécessité d’obtenir ces données, expliquer en quoi elles peuvent nous aider à résoudre l’affaire. Ce qui, pour un esprit judiciaire français, est toujours très compliqué, puisque cela suppose que l’on connaisse la réponse à la question que l’on pose avant de la poser.» Et puis, même si la justice américain acceptait la requête des enquêteurs français, rien ne garantit qu’ils trouveront des éléments utiles à l’enquête.
Le flou total
Pour le moment, suspect n’a été interpellé. D’ailleurs, en attendant, plusieurs pistes ont été évoquées, et aucune hypothèse n’est exclue: un «tireur fou», un conflit familial ou encore un meurtre en lien avec le pays d’origine des Al-Hilli, l’Irak.
Les journaux britanniques avaient même, il y a quelques mois, avancé l’hypothèse que le(s) tueur(s)aurait visé le Français Sylvain Monnier, lui qui était présent sur le lieu du crime au moments des faits. Selon cette théorie, les membres de la famille Al-Hilli n’auraient été que des victimes collatérales. Et puis, certains journalistes ont avancé la thèse d’un lien avec d’autres affaires non résolues… Un Belge de 29 ans avait été retrouvé mort en juillet 2011 sur une aire de repos le long de l’autoroute A31. Mais pour M. Maillaud, le rapprochement entre les deux enquêtes était «d’une banalité invraisemblable»