Un film d’Ettore Scola avec Tommaso Lazotti & Vittorio Viviani. Un DVD édité à partir du 7 janvier 2015.

Le pitch

À l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition d’il Maestro, « Qu’il est étrange de s’appeler Federico » est un film hommage à Federico Fellini, à son art, sa personnalité. Ettore Scola fait revivre leur rencontre au journal Marc’Aurelio dans les Années 50, leurs amis communs, parmi lesquels Marcello Mastroianni, et surtout le plaisir partagé de faire des films.

L’avis

Ettore Scola, c’est « Affreux, sales et méchants », « Une journée particulière », « Nous nous sommes tant aimés ! ». Comme Risi, Comencini, Monicelli, il a manié la satire sociale et a créé ce qu’on appela dans les 60’s la comédie italienne… Fellini fut à la fois son mentor et son ami et leurs parcours furent souvent entremêlés. Entre documentaire et reconstitution fantaisiste, ce film réalisé par un des très grands réalisateurs italiens raconte la vie d’un des plus mythiques de tous les cinéastes. A dix ans d’écart, ils ont travaillé tous les deux pour la revue humoristique Marco Aurelio. Là, à leur manière ils ont commencé à critiquer la société italienne de leur époque. Avec une vivacité d’esprit, d’humour, de mise en scène de scénettes drôles, d’extraits de films, de bancs-titres de dessins satiriques de Fellini, Scola dépeint son ami avec verve et imagination. Une scène très drôle est lorsque « la mère » de Mastroianni, qui a joué pour les deux réalisateurs, s’étonne que chez Fellini son fils est toujours beau alors que dans les films de Scola il est toujours enlaidis ! La dernière scène du film qui est supposée être l’hommage à la dépouille de Federico à Cinecittà, sur le fameux plateau n°5 où le réalisateur a mis en scène tous ses chefs-d’œuvre est savoureuse. Tous les personnages de ses films, ses acteurs sont présents face à son cercueil ; mais Fellini est aussi dans la foule des admirateurs et regarde la scène. Il s’échappe alors du plateau poursuivi par les carabiniers qui lui rendaient les honneurs, et comme dans un film de Charlot c’est une course poursuite qui s’installe dans Cinecittà. Le film ne pouvait pas se terminer tristement dit Scola, les producteurs n’aiment pas du tout ça. Voilà une belle manière de finir à la Fellini-Scola. Ce film que l’on retrouve aujourd’hui sur DVD est un petit bijou de pur cinéma.

A propos de l'auteur

Réalisateur, journaliste

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