Le permis de conduire français connaît une importante réforme cette année. Cependant, l’application de ces nouvelles mesures provoque la colère des inspecteurs du permis qui dénoncent une charge administrative trop importante. Mais concrètement, qu’est-ce qui va changer?
C’est désormais chose faite, le permis de conduire va changer. Fini donc le petit papier rose qui ne supporte pas le lavage en machine. Fini également les épreuves incohérentes du permis moto qui ont forcé tant de candidats à abandonner en cours de formation.
La réforme du permis de conduire est entrée en vigueur samedi. Pourtant, le papier rose trois panneaux sera toujours distribué dans les auto-écoles et ce, jusqu’au 16 september prochain. La raison? Un problème typiquement français: un retard de développement dans les logiciels censés gérer toute cette paperasse.
Après cette date, les préfectures délivreront des permis du format de cartes de crédit plastifiées avec bien sûr, une puce électronique, qui contiendra les données d’état-civil et les différents permis et qu’il faudra réactualiser tous les 15 ans. Quant aux titulaires des vieux permis ils auront, eux, jusqu’à janvier 2033 pour se procurer cette carte façon Big Brother européen, destinée à lutter contre les fraudes en tous genres.
En attendant, voici ce qui est entré en vigueur samedi 19 janvier
• Le permis moto progressif. Depuis samedi, les catégories de permis (A, B, C…) sont passés de neuf à quinze. Logiquement, les principaux concernés sont les utilisateurs de deux roues. Dans l’idée d’une progression plus linéaire, ce nouveau format de permis devrait permettre aux jeunes d’apprendre à conduire très progressivement. Par exemple, une nouvelle catégorie AM est créée pour les scooters les les mobylettes (moins de 50 cm3, accessible dès 14 ans). Les voiturettes seront accessibles dès l’âge de 16 ans après formation obligatoire de cinq heures.. Les 125 cm3 (catégorie A1) peuvent se conduire selon les mêmes conditions à 16 ans. Pour les petites motos (jusqu’à 48 chevaux, contre 34 auparavant), il faudra en revanche attendre 18 ans pour obtenir le permis A2 correspondant. Les vrais bikers amateurs de « gros cubes » (permis A) pourront ensuite conduire dès 20 ans, mais seulement s’ils ont deux ans de pratique en A2, ou à défaut, il devront attendre 24 ans.
L’épreuve du permis moto modifiée. Les motards devront désormais se présenter à l’examen du permis tout équipés (casque, combinaison et bottes de moto, gants homologués), pour ensuite subir une épreuve de conduite lente chronométrée, tandis qu’une seconde épreuve de conduite inclura plus d’obstacles (un radar, des évitements…) et l’usage de l’ABS. En bref, ça sera plus simple qu’avant, mais plus logique selon certains moniteurs.
• Des nouveaux permis pour véhicules lourds. La catégorie B (voitures, fourgons de moins de 3,5 tonnes) est désormais accolée à la B1 (tricycles et quadricycles lourds, dès 16 ans), et la BE (voiture+caravane ou remorque de moins de 750 kg, même épreuves que le B). L’ancienne catégorie E (véhicules à remorque lourde) disparaît. Elle est répartie dans les groupes C (poids lourds) et D (transports en commun). Et puis, outre le permis « poids lourd » C (plus de 3,5 tonnes, dès 18 ans en formation professionnelle, sinon 21 ans), les catégories C1 (3,5 à 7,5 tonnes), C1E (C1 avec remorque de plus de 750 kg), et CE (plus de 3,5 tonnes avec remorque de plus de 750 kg) vont apparaitre. Le permis « transports en commun » D (plus de huit places, dès 21 ans en formation professionnelle, sinon 24 ans) ne change pas. Mais il est accompagné des catégories D1 (huit mètres de long et 16 places maximum), D1E (D1 avec remorque de plus de 750 kg), et DE (D avec remorque de plus de 750 kg).
Les inspecteurs du permis de conduire en grève à partir de lundi (préavis de 5 jours).
Ils manifesteront contre :
- le manque de formation au nouveau système,
- la mise en service du nouveau système à la mi-septembre,
- le fait qu’à compter de la mi-janvier et jusqu’en septembre, ils vont devoir continuer à remplir des dossiers « papier » et commencer à « alimenter » la base de données d’un système informatique pas encore opérationnel.
Ils demandent à l’administration la prise en compte des difficultés rencontrées sur le terrain. Les Alpes-Maritimes comptent 19 inspecteurs
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