Marine Guizy et Chloé Bruhat exposent leurs photos au 59 Rue de Rivoli jusqu’à la fin de la semaine. De leur voyage à travers la France, elles ont ramené des clichés étonnants qui retranscrivent à merveille l’atmosphère de « la France profonde ». Pérégrinations: Du latin peregrinatio (« voyage lointain ») tout comme pèlerinage. (Au pluriel) Série de déplacements, d’allées et venues, de voyages multiples et compliqués. Des expos photos, il y en a tous les jours à Paris tant cette ville compte d’artistes. D’ailleurs, tout parisien qui se respecte a forcément un ou plusieurs photographe(s) parmi ses amis. Comprenez-les ces urbains branchés: sans une bonne image de soi-même, on est personne. Alors, dans cette fourmilière de frénétiques « preneurs de clichés », il n’est pas chose aisée de différencier les bons des mauvais. D’ailleurs, ce n’est pas être méprisant de dire que beaucoup de ces accros de la photo ne disposent pas vraiment du talent et de la rigueur nécessaires à la transformation de leur passe-temps en art rémunérateur. Marine et Chloé ne sont pas originaires de la capitale. L’une vient d’Annecy, l’autre d’Auvergne. Elles se sont rencontrées d’une manière assez « cliché », sur les bancs de l’école de journalisme. L’été dernier, les deux amies sont parties arpenter la France, un pays qu’elles ne connaissaient finalement « pas si bien » explique Chloé. C’est au contact de « Français du terroir » qu’elles ont découvert l’hexagone. Des pécheurs bretons aux religieuses de Compiègne, elles ont tout simplement pris le temps d’observer le quotidien de ces gens parfois triste, parfois joyeux, mais bien souvent routinier. Cette routine, elles s’en sont inspirées pour créer ce corpus nommé « Pérégrinations ». Chacune des photos exposées au 59 Rue de Rivoli constitue une sorte d’échantillon du quotidien de ces « franchouillards » qu’on ne voit habituellement que dans le JT de Jean-Pierre Pernaut. C’est donc ça l’originalité de cette exposition: pas de modèles « hipster » aux faux airs du junky pitoyablement imité posant de manière nonchalante, pas de photos d’immeubles vulgairement taggés, mais que des « vrais » clichés qui restituent parfaitement l’atmosphère de la « France profonde », sans toutefois ne jamais verser dans le voyeurisme à la Strip Tease, et pour cause: elles n’ont pas rencontré ces gens pour se moquer d’eux mais pour apprendre d’eux, pour les comprendre. L’âme de ce projet destructuré, c’est un peu d’apporter une touche artistique à une thématique (la campagne) généralement traitée de manière très factuelle. Et là, c’est une réussite. La galerie « cinquante-neuf » offre donc, jusqu’à la fin de la semaine, l’opportunité aux parisiens blasés de partir, le temps de quelques minutes, à la découverte de la France rurale d’une manière moins pragmatique qu’en allant au salon de l’agriculture… _________________ Pérégrinations. Galerie Cinquante-neuf Rue de Rivoli. Vernissage vendredi 8 mars. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.