Only God Forgives : une promo trompeuse

emma pfister 21/05/2013 4
Le dernier Nicolas Winding Refn joue avec nos nerfs depuis des semaines en investissant les affiches de métros, les médias et la sélection du Festival de Cannes. Pourtant d’une violence certaine et d’une déception probable, le réalisateur du célèbre Drive nous délivre son dernier opus.

 Only God Forgives : une promo trompeuse

Si le réalisateur avait réussi un coup de maître avec Drive, cette fois c’est un film au scénario bien creux que nous propose Refn. Un film lent et violent qui s’appuie cependant sur une BO de choix et un esthétisme aux tendances rouge bien maîtrisé.

Nous suivons Julian (Ryan Gosling) qui, pour fuir la justice Américaine, trouve refuge en Thaïlande et dirige un club de boxe servant de couverture à son trafic de drogue. Après le meurtre d’une jeune prostituée, Billy son frère, est sauvagement assassiné. Julian devra, sous les exigences de sa mère (Kristin Scott Thomas), venger son frère. Pour cela il affrontera un policier adulé par ses pairs et professionnel du katana.

Sensationnellement vide

Si le film joui d’une très belle mise en scène (plans larges, jeux de lumières, mise en valeur des personnages,..) il est largement desservit par une chronologie étrange, des scènes de violences récurrentes et un scénario bancal. Il est bien difficile pour nous de trouver un intêret dans la quête de Julian ; la vengeance de Billy. Un homme que l’on voit vingt minutes et pour qui nous n’éprouvons aucune sorte d’empathie. Résultat : Zéro sensations et beaucoup d’ennui.

Ryan Gosling joue sur le même registre du brun ténébreux silencieux. Trois répliques dans tout le film, des regards de braises et des postures nonchalantes. Cette fois on s’en lasse. Le rôle du beau gosse d’accord mais une fois suffit. Les femmes se raviront des images qui l’avantagent tandis que les hommes apprécieront la raclée qu’il subit lors d’une scène de combat qu’il prépare tel un gentleman gauche de la boxe.

On se réjouira surtout de la présence de Kristin Scott Thomas qui excelle dans le rôle de la mère incestueuse et cagole dont les répliques permettent enfin de rire et de nous réveiller.

Une bande annonce évasive

Un réalisateur qui a largement fait ses preuves depuis Pusher, un acteur bankable, une nomination par des professionnels du cinéma et une bande annonce qui insiste sur l’esthétisme du film. Autant de raisons pour que la sortie d’Only God Forgives soit un évènement à aller voir en famille et entre amis.

Seulement si vous vous attendez à voir un nouveau Drive ou une belle histoire de fraternité sachez que le film à frôlé le moins de 16 ans et que la violence cachée dans la bande annonce ne l’est pas à l’écran. Quand le maître du katana sévit les scènes sont sanglantes.

4 comments on “Only God Forgives : une promo trompeuse

  1. Cédric on said:

    Article complètement stupide.

    • Cédric on said:

      Je veux dire par là : on parle d’un film ou de la critique de la censure ? Vous mélangez les deux dans l’article, ce qui fait que l’on a l’impression que vous condamnez le film car il a été mal « évalué » par la censure.
      Dans tous les cas, qu’un film soit trop violent n’est pas un argument recevable pour dire qu’il est nul. Que le scénario soit creux, ça passe mieux. Votre article a quelques bons arguments, mais d’autres arguments décrédibilisent tout le reste. Vous auriez du faire deux articles bien distincts : l’un pour la critique, l’autre pour cette histoire de censure. De toute façon, Only god forgives (et même Drive) ne se veut pas comme un film familial. Ce sont deux films durs, réservés à un public de cinéphiles avertis, et je pense que beaucoup de gens le savent. Contrairement à Drive dont la bande-annonce vendait une sorte de Fast and Farious et mentait donc sur le vrai génie du film, ce n’est pas le cas d’Only god forgives, dont la bande annonce nous présente un film froid, brutal, dans la lignée de Valhalla Rising. Et je ne pense de toute façon pas que les papas vont emmener leurs enfants voir ça. Que le film soit moins de 12 ou 16 ans n’y change rien.
      Et puis, si vous ne supportez pas la violence, journaliste, envoyez plutôt l’un de vos collègues qui apprécie les films violents : cette personne sera plus à même de juger le film. Bref.

      • quivrin on said:

        Pas d’accord du tout!!! La commission est là pour avertir les parents et empêcher les jeunes d’aller voir des films qui ne leur sont pas destinés. Pour ce film, la violence, aussi « esthétique » soit elle reste de la violence et peut être impressionnante pour des jeunes en construction. Quand à votre argument de laisser vois les films violents aux journalistes adeptes de la violence, cela signifie que le journalisme n’existe plus puisqu’il ne peut être critique. Ce serait dommage à l’heure ou les médias sont villipendés pour leur laxisme et leur manque de distance avec les instances politiques, cinématographiques et autres.

  2. julien on said:

    Votre article souligne en effet un problème quant à la censure. Cependant, j’ imagine mal un réalisateur comme Nicolas Winding Refn, pour un film dont le budget est déjà très bas, en vil corrupteur du CNC. De plus il est difficile de définir un une categorie d’ âge limite sans que cela ne fasse débat. Bien evidemment un abaissement de -16 ans à -12 ans ne peut que profiter au film qui bénéficiera de plus de projection dans les salles en france. Il n’ est pas à exclure que l’ age limite soit remonté à 16 ans lors de sa parution en dvd.
    Je me pose par ailleurs une question: cette critique est-elle faite à partir du visionnage du film ? Ou seulement construite à partir des extraits diffusés sur le net ainsi que sur les bandes annonces?

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