Julian Assange n’est pas dans les petits papiers de la Maison Blanche. Fondé en 2006, son site, Wikileaks, fait régulièrement la Une des journaux en publiant des informations confidentielles qui embarrassent Washington.
Julian Assange a donné, après l’annonce des résultats des élections américaines, une interview téléphonique depuis l’ambassade d’Equateur à Londres, son refuge depuis 5 mois. «Toutes les actions contre WikiLeaks ont été engagées par l’administration Obama», a-t’il déclaré en accusant indirectement le populaire président américain.
«Obama semble être un homme sympathique. Et c’est précisément le problème» a ajouté l’australien menacé d’extradition. «C’est mieux d’avoir un agneau habillé en loup qu’un loup déguisé en agneau», l’attaque est franche de la part de Julian Assange.
La bête noire de l’US Army
Wikileaks publie une multitude de documents qui dénoncent la corruption des dictateurs africains, le financement douteux de compagnies off-shore russes ou encore les coulisses des guerres atlantistes du XXIe siècle, comme en Irak et Afghanistan. La probable « taupe » de Wikileaks, le soldat Bradley Manning, avait été incarcérée en 2010 dans le cadre d’une enquête de justice américaine.
Julian Assange veut faire de son site « l’organe de renseignements le plus puissant au monde » à moyen terme. En 2010, Wikileaks divulgue des milliers de documents militaires, dont certains classés secret défense, ainsi que 260 000 dépêches du département d’Etat. Un véritable tsunami diplomatique submerge la Maison-Blanche et cela ravive certaines tensions à l’encontre de la politique extérieure de l’Oncle Sam.
Le rédacteur en chef de Wikileaks encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour collusion avec l’ennemi. Il affirme aussi qu’il risque la peine de mort aux Etats-Unis.
Obama/Romney même combat
Assange n’a pas pour autant soutenu les républicains durant la présidentielle. Il estime qu’il n’y avait pas de « raisons » que cela aurait « changer » dans l’hypothèse d’une victoire républicaine. « L’administration (Mitt) Romney aurait essayé de traiter encore plus mal Manning» selon Julian Assange.
Pour Wikileaks, la lutte ne fait que commencer. «Cela sera plus clair dans quelques mois» a indiqué Julian Assange. Au sujet du soldat Manning, l’approche passe de la «défensive à l’offensive», peu de précisions ont été données par le cyber-activiste quant aux actions engagées contre la justice américaine.
Asile politique et mandat d’arrêt
Des zones d’ombres planent dans l’affaire de viol et d’agression sexuelle qui l’a poussé à l’exil. En se réfugiant à l’ambassade d’Equateur londonienne, il échappe à la demande d’extradition vers la Suède qui veut l’entendre dans le cadre d’un procès.
Julian Assange clame son innocence dans l’affaire. En outre, il affirme que s’il est envoyé en Suède, il risque à terme d’être extradé vers les Etats-Unis. Probablement accueilli à l’aéroport avec un aller simple pour la prison avec correspondance au tribunal et peut-être un séjour dans les couloirs de la mort. Si Obama n’a pas fermé Guantanamo alors que c’était une promesse de sa première campagne, aucunes raisons d’être clément envers l’australien.
L’Equateur garantie l’asile politique pour l’activiste australien. La situation est au point mort selon Julian Assange qui ne note pas « de véritables progrès au cours des dernières semaines». Scotland Yard a été plus clair, s’il sort de l’ambassade, le fondateur de Wikileaks sera arrêté pour l’application du mandat d’arrêt suédois en cours.
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