“LOVELACE”. Un film réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman, avec Amanda Seyfried, Peter Sarsgaard et Sharon Stone. Sortie le 8 janvier 2014. Critique.

A la fin des années 60, Linda Susan Boreman étouffe au sein de sa famille avec une mère rigide et pétrie de sentiments religieux. Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de « Deep Throat » (Gorge Profonde) fait d’elle du jour au lendemain une star unique. Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle. Mais la vérité sera bien plus cruelle.

C’est la quatrième adaptation de la vie de Linda Lovelace après « The Real Linda Lovelace », « Deeper Than Deep » et la comédie musicale « Lovelace : A Rocky Musical ». Malheureusement, Rob Epstein et Jeffrey Friedman ne sont pas Paul Thomas Anderson qui avait réalisé « Boogie Night » sur une star du porno dans les mêmes années que « Deep Throat ». Leur mise en scène est assez plate et le scénario mal foutu. Néanmoins, on passe tout de même quelques bons moments grâce à la présence d’acteurs formidables.

D’ailleurs, Amanda Seyfried dans le rôle titre est parfaite. Elle sait nous amuser, nous faire rire et nous émouvoir dans ce drame que vit Linda. Peter Sarsgaard est méconnaissable dans le rôle du mari, violent et junkie. Dans le rôle de la mère, Sharon Stone, loin de ses rôles « sexy » est stupéfiante. La musique de Stefen Trask, les décors, les costumes, reflètent bien l’ambiance des seventies. Le film plus ou moins mal ficelé reste néanmoins intéressant si on se focalise sur la vision d’une femme battue qui accepte malgré elle d’être la victime d’un système mafiosi de l’exploitation du sexe. Deep Throat a rapporté des millions de dollars, Linda, elle, a reçu beaucoup de coups et quelques dollars.

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Réalisateur, journaliste

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