Un point en trois matches. Voilà le triste bilan comptable affiché par le Paris Saint-Germain en ce mois de novembre. Il n’en fallait pas moins pour que la crise hivernale frappe « une nouvelle fois » à la porte. Sauf que le mal semble bien plus profond.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Alphonse de Lamartine ne croyait pas si bien dire. Depuis l’exclusion de Zlatan Ibrahimovic, lors de la défaite face à Saint-Étienne, au Parc des Princes, le PSG marche à l’envers. Le nul, le week-end dernier à Montpellier (1-1), faisait office de signal d’alarme avant la réception de Rennes ce samedi. Alors qu’une réaction d’orgueil était attendue, le PSG a une nouvelle fois déçu son monde. A onze contre neuf pendant plus d’une heure, les hommes de Carlo Ancelotti n’ont pas réussi à trouver la solution. Pis encore, ils ont semblé – à l’image du public du Parc – désunis et abattus. Au point où la victoire – toute héroïque soit-elle - de Rennes (1-2), ne semble souffrir d’aucune contestation.
« Nous ne sommes pas encore une équipe »
Si sur le plan comptable, ce Paris Saint-Germain là est loin d’être en difficulté, la perte de la première place au profit de Lyon, facile vainqueur de Reims (3-0) dimanche n’est pas que symbolique. Avec 23 points, le PSG est troisième du classement derrière l’O.L et Bordeaux (après sa victoire face à l’OM). Une situation qui n’a pas empêché Carlo Ancelotti de sortir des ses gonds après le défaite face aux Bretons et de devancer la presse en parlant de crise. «Ce n’est pas possible de perdre deux fois de suite à domicile. C’est incroyable, nous n’avons pas eu la bonne attitude. C’est un moment très difficile à passer». Et d’ajouter. «Nous traversons une petite crise, je n’ai pas de problème à le dire».
Si la situation de crise à Paris a toujours été un concept bien particulier, elle est aujourd’hui plus de l’ordre identitaire qu’autre chose. Car malgré ses individualités, le PSG n’a toujours pas de véritable fond de jeu. Face à Rennes, les hommes de Mister Carlo ont semblé incapables de contourner le bloc rennais, se contentant de balancer de longs ballons à destination de Guillaume Hoarau, le tout en supériorité numérique. Un manque d’alchimie et de cohérence qui oblige le PSG à se reposer (trop souvent ?) sur des exploits individuels. Là encore, l’importance d’un joueur comme Ibrahimovic refait surface dans le débat. Sur Twitter, le journaliste Erik Bieldermann faisait office d’un constat assez simple. «Le PSG en Ligue 1 sans Zlatan, 0,67 points, le PSG avec Zlatan, 2,10 points. Zlatandépendance. » Cela suffit-il à expliquer tous les maux parisiens ? Rien n’est moins sûr tant le mal semble plus profond.
Le Paris Saint-Germain dispose bien d’une certitude aujourd’hui. Il se cherche encore. A l’image des incessants remaniements du onze de départ effectués par le technicien italien, la bonne formule reste une équation non résolue. Une situation qui a amené l’ancien coach du Milan AC à faire ce constat plus que réaliste. «Nous ne sommes pas encore une équipe. Nous devons être plus attentifs, plus déterminés, plus concentrés, plus tout ! ». Oui, aujourd’hui Paris ressemble à un futur grand d’Europe… sur le papier. Mais l’accumulation de joueurs de renoms dénuée d’une identité collective, n’est autre qu’un fantasme de réussite sur le long terme. Carlo Ancelotti ne le sait que trop bien.
Le PSG, prisonnier de son statut ?
Si les critiques ne cessent de pleuvoir sur le club de la capitale, c’est que ce PSG made in QSI est – d’après les spécialistes - condamné à gagner un championnat qui est plus qu’à sa portée. Les questions que suscite le jeu parisien en ce début de saison sont pourtant légitimes. Avec les arrivées de Zlatan Ibrahimovic, d’Ezequiel Lavezzi ou encore de Thiago Silva, le PSG doit gagner et ce avec la manière. Un discours qui fait écho dans les travées du Parc de Princes. Face à Rennes, le « nouveau » public n’a jamais joué son rôle de 12e homme. Trop occupé à jeter la faute sur tel ou tel joueur, il en a oublié sa fonction première. Supporter son équipe. Une triste réalité qui résulte du statut de favori collé au PSG. Oubliant certainement que l’argent de QSI ne changera jamais le fait que le Paris Saint-Germain est en construction. Et ce même avec la présence de Zlatan Ibrahimovic.
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