L’Europe austère provoque l’indignation des peuples qui manifestent

Raffael Enault 15/11/2012 0

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues aux quatre coins de l’Europe pour une journée de mobilisation contre l’austérité, le chômage et la précarité. Quelques incidents ont éclaté en Espagne en Italie et au Portugal, où la police n’a pas hésité à charger les manifestants. Le fameux traité européen (TSCG) n’amuse visiblement personne…

 LEurope austère provoque lindignation des peuples qui manifestent

A Madrid, la police anti-émeutes a dispersé à coups de matraques et en tirant en l’air des balles en caoutchouc, des centaines de manifestants, lors d’une grève générale convoquée par les syndicats. En Italie, un policier a été grièvement blessé à Turin et cinq autres plus légèrement à Milan dans des heurts en marge des manifestations.

Un arrêt de travail de quatre heures était observé dans la Péninsule, tout comme en Grèce. Le Portugal vivait pour sa part une grève générale.

Soirée troublée en perspective

La participation à ces défilés restait limitée en début de soirée: 5000 manifestants à Athènes selon la police, quelques milliers à Lisbonne criant « dehors, dehors, la faim, la misère et le FMI », quelques milliers d’autres en Italie, à Turin, Rome et Milan, ainsi qu’en France et en Allemagne.

En Espagne, où 82 personnes ont été interpellées et 34 blessées dans des incidents isolés, les principaux défilés étaient attendus en soirée, à Madrid notamment avec une manifestation syndicale et une autre du mouvement des indignés.

L’Espagne, quatrième économie la plus puissante de la zone euro, étranglée par un chômage qui frappe un quart des actifs, a vécu au ralenti pour cette deuxième grève générale depuis l’arrivée au pouvoir, il y a près d’un an, du gouvernement conservateur - de droite - de Mariano Rajoy. Le Portugal connait également une situation similaire, alors que la récession économique et le chômage ont continué de s’aggraver au troisième trimestre dans ce pays.

Les Portugais protestent également

Le Portugal lui aussi était touché par d’importants mouvements sociaux, avec les trains et métros à l’arrêt et de nombreux avions cloués au sol, lors de cette journée de protestation contre les mesures d’austérité du gouvernement de centre droit. «La « troïka » dehors», clamaient des affiches réclamant le départ des créanciers du Portugal qui évaluent actuellement les mesures d’austérité mises en oeuvre par le gouvernement en échange de l’aide internationale de 78 milliards d’euros, accordée au pays en mai 2011.

Quelques milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Lisbonne, tandis que des rassemblements avaient lieu dans une quarantaine de villes du pays, notamment à Porto, la grande ville du nord.

La Suisse au milieu du problème

Les syndicats suisses se sont montrés solidaires mercredi avec les grèves contre l’austérité menées dans plusieurs pays européens. Des actions ont été organisées devant plusieurs consulats et devant la représentation de l’Union européenne (UE) à Berne. Le Fonds monétaire international a lui-même averti récemment que les politiques d’austérité risquaient de devenir « politiquement et socialement intenables ».

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a quant à lui maintenu le cap, affirmant que la Commission ne demanderait pas d’efforts supplémentaires à l’Espagne pour la période 2012-2013, même si ce pays fait partie de la liste de ceux qui ne seront pas en mesure de respecter leurs promesses budgétaires.

Un policier gravement blessé à Turin

En Italie, une grève de quatre heures a été organisée à l’appel de la principale confédération syndicale, la CGIL, avec des manifestations à Rome et Turin. C’est dans cette ville du nord du pays que les affrontements les plus sérieux ont éclaté : trois policiers ont été blessés, dont un gravement. Deux autres policiers ont aussi été blessés à Padoue et une dizaine ont subi des contusions à Milan dans des heurts en marge des manifestations.

Manifestations en Grèce:

En Grèce, pays le plus touché par la crise de la dette, les syndicats ont demandé trois heures d’arrêt de travail afin de soutenir le mouvement espagnol et portugais. 10.000 personnes devaient répondre à l’appel, selon la police d’Athènes.

En France cependant, la mobilisation contre l’austérité n’a pas déplacé les foules. Les quelques 150 manifestations « pour l’emploi et la solidarité en Europe » organisées par l’intersyndicale CGT, CFDT, UNSA FSU et Solidaires n’ont rassemblé que quelques dizaines de milliers de personnes, selon les syndicats, à travers tout le pays, dont le plus gros cortège était à Paris avec 15.000 manifestants de source syndicale et 5.200 selon la police.

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