Les tunnels qui relient l’Égypte à la bande de Gaza servent désormais à transporter des produits de la marque KFC. Tout ça en « seulement » quatre heures et pour 25 euros.
Le poulet KFC ne connaît pas de frontières. Après les armes, le bétail, l’essence ou les voitures, c’est au tour du poulet frit du fast-food américain de transiter par les tunnels souterrains reliant l’Égypte à la bande de Gaza. C’est l’entreprise Al-Yamama qui en a eu l’idée. Un jour, certains de ses employés, pris d’une envie subite de manger du poulet frit, ont demandé à des contrebandiers de leur amener des menus depuis le KFC de la ville égyptienne d’Al-Arish, située à seulement quarante kilomètres de la bande de Gaza.
Quatre heures plus tard, un poulet certes froid et moins croustillant a été livré, mais l’idée de proposer ce service aux Gazaouis est née. L’entreprise a immédiatement posté un message sur sa page Facebook, et en quelques heures, des vingtaines de commandes sont passées, révèle le journal américain The Christian Science Monitor. Un succès qui ne s’est pas essoufflé depuis.
La contrebande en crise
Un passeur interrogé par le journal américain affirme qu’il « n’a jamais eu affaire avec ce genre de produits », mais ne répugne pas à transmettre les commandes, surtout depuis que le commerce souterrain est en berne. Surtout depuis qu’Israël a assoupli son embargo sur la bande de Gaza et que les Frères Musulmans Égyptiens ont inondé les dédales pour sécuriser le Sinaï.
« Il y a trois ans, ces repas auraient coûté 200 dollars. Aujourd’hui, c’est à peine 20 », regrette le contrebandier. Qu’il se rassure. L’installation d’un KFC dans la bande de Gaza n’étant pas prévue pour tout de suite, la contrebande de poulet frit n’a sans doute pas fini de le faire courir.
