Les grecs obligés d’abandonner leurs enfants

Arthur Beaufils 14/05/2012 1

Kasiani Papadopoulou est la maman de deux filles et un garçon âgés de 14, 13 et 12 ans, qui s’est retrouvée obligée de les confier à une organisation humanitaire l’année dernière, parce qu’elle n’avait plus d’argent pour payer leur nourriture, un toit au dessus de leur tête ni même pour les envoyer à l’école.

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Le Daily Mail rapporte le témoignage d’une femme qui affirme qu’elle connait quelqu’un qui a vendu son enfant. Des jeunes femmes désespérées appellent les églises pour essayer d’obtenir le paiement pour leur accouchement qu’elles ne peuvent pas payer elles-mêmes.

Un adulte sur 5 est au chômage en Grèce ; un cinquième des entreprises grecques ont déposé le bilan, et en deux ans le niveau de vie a chuté de 20%. « Le pays qui a créé les Jeux Olympiques en 700 avant JC ne peut envoyer que la moitié de ses athlètes aux Jeux de Londres », écrit le journal.

Les dépenses de santé du gouvernement ont été réduites d’un tiers, et les soins médicaux ne sont plus totalement gratuits pour ceux qui ne cotisent pas au régime d’assurance maladie. La moitié des médicaments les plus couramment utilisés sont devenus introuvables.

À la Mission Sociale, une association caritative, des médecins bénévoles soignent gratuitement les Athéniens. En 3 mois, ils ont vu défiler 650 personnes non couvertes par l’assurance maladie, dont beaucoup d’enfants. Les attroupements aux soupes populaires se sont banalisés.

Pour rappel, l’Eglise Orthodoxe, entité très puissante en Grèce, aussi bien politiquement qu’économiquement, a déjà pris le relais de l’Etat qui failli à sa mission de protection sociale. Il est vrai que riche de 3 milliards d’euros, l’Église orthodoxe grecque n’est pas à plaindre et elle est accusée d’entretenir sa fortune (surtout foncière) en déjouant le fisc grec. Il n’empêche que grâce à elle, 750 hospices, orphelinats et fondations existe pour aider les plus démunis. 5880915655 c87d46a3dd z 300x202 Les grecs obligés d’abandonner leurs enfants

De plus en plus de Grecs se révoltent contre les mesures d’austérité, comme ceux qui militent au sein du mouvement « Nous ne payerons pas », qui encourage les gens à prendre les transports en commun sans acheter son ticket, ou à passer les péages autoroutiers sans payer.

« Nous avons déjà payé au travers de nos impôts et nous devrions pouvoir voyager gratuitement », affirme Konstantinos Thimianos, un activiste de 36 ans qui prône la « désobéissance totale » et qui scande avec les autres « Nous ne payerons pas pour leur crise ».

La preuve avec les récentes élections, les Grecs estiment que l’austérité ne mène à rien, parce que la dette nationale de la Grèce, qui dépasse les 350 milliards d’euros, ne pourra jamais être payée, même à coup de plans de sauvetage de l’Europe.images1 300x131 Les grecs obligés d’abandonner leurs enfants

Selon Les Echos, le drachme prépare sont retour en Grèce, ce qui lui permettra de contrôler de nouveau sa monnaie.

Cette solution, la France devrait l’envisager. En effet, un retour au « franc » et l’abrogation de la loi de 1973 (imbriquée depuis aux traités de Lisbonne et de Maastricht) nous permettrait de reprendre le contrôle de notre économie, de faire fonctionner la planche à billets et de pouvoir emprunter à des taux relativement bas à la Banque de France. Des sacrifices seront inévitables, mais les grecs n’ont même plus ce luxe. Dévaluer notre nouvelle monnaie va engendrer une inflation à deux chiffres pendant plusieurs années, changer notre modèle de consommation peut aussi alléger les « effets » de celle-ci. Mais la dette pourra être enfin effacée. Malheureusement, le gouvernement qui arrive à Matignon n’aura jamais le courage de prendre de telles mesures qui seraient dures à assumer. Pire, une politique dépensière et libérale telle qu’on nous la propose est une folie. Il est bon de rappeler aux français que M. Hollande et son équipe ont axé leur programme budgétaire sur une croissance utopique à 2,5% par an. Un chiffre qui n’a plus été atteint depuis 1984… Si seulement les électeurs avaient pris la peine de lire son programme…

Nicolas Doze, économiste et chroniqueur sur BFM Business, l’annonce clairement, l’euro, c’est bientôt fini. Il y a six mois c’était une hérésie de le dire, dans six mois ce sera un concert d’approbations.

Source : express.be, le Point, Les Echos

Par Arthur Beaufils

One comment on “Les grecs obligés d’abandonner leurs enfants

  1. emameprax on said:

    bon depart

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