Au 104, 5 rue Curial Paris 75020, du 15 avril au 5 août 2015. Le 104 depuis sa naissance en 2008 a pour vocation d’héberger toutes les disciplines artistiques même les plus contemporaines. C’est la première fois que le cinéma est accueilli. Cette exposition, gratuite, mise en œuvre par Dominique Païni et scénographiée par Nathalie Crinière offre un voyage à travers l’histoire du cinéma - Gaumont est né avec le cinéma - grâce à des pièces exceptionnelles du Musée Gaumont, du Musée d’Art Forains, des extraits de films, des affiches, des costumes, des appareils anciens et des objets rares. Une salle interactive est imaginée par le plasticien photographes écrivain Alain Fleischer. Des films du patrimoine restaurés ainsi que de nouveaux films prochainement à l’affiche seront présentés en avant-première. Des ateliers ludiques et originaux seront proposés aux familles pour découvrir les origines, les techniques et les métiers du cinéma. Gaumont a réuni tous les métiers du cinéma, de la production à l’exploitation en passant par la distribution. Grâce à cette énorme entreprise ce sont des réalisateurs qui ont fait du cinéma un art. Feuillade, Vigo, Fellini, Bergman, Wajda, Fassbinder, Pialat, Godard, Beineix, Malle ont réalisé pour cette société ; mais aussi tout un pan du cinéma plus populaire a été produit par Gaumont tel que La Chèvre, Les Visiteurs, La Folie des Grandeurs, La Boum, Intouchables, Le Grand Bleu, Le Cerveau, les Tontons Flingueurs, La Traversé de Paris, Le Dîner de Cons, OSS 117, Les Garçons et Guillaume à Table… Dans cet espace immense qu’offre le 104 où règne en immense le logo contemporain de Gaumont, plusieurs salles sont mises à notre regard. Celle créée par Fleischer est assez anecdotique et amusera sûrement le public, mais n’a pas grand intérêt ; celle avec des extraits de films sur des petits écrans nous oblige à lever la tête, comme dirait Godard, alors que la télé nous la fait baisser. Là c’est un vrai plaisir des yeux et surtout nous fait souvenir des grands plaisirs que nous avons eu dans les salles obscures quelque soit le film art ou essais ou pas. Sur les côtés de nombreux costumes, difficile à mettre un nom de film sur eux ; c’est amusant à chercher, la réponse est sur un écriteau bien caché dans le noir. Dans un coin, heureusement, l’éternel Annette Messager artiste « étatisée » qui a fait des boîtes avec des chiffons ce qui nous rappelle la phrase de Lagerfeld qui ses collections passées sont pour lui que des chiffons et ne méritent pas de rétrospective (suivez mon regard Messieurs Saint Laurent, Gaultier et autres confrères!). Mais la salle, plutôt les salles les plus passionnantes sont celles qui nous raconte l’histoire de Gaumont et donc celle du cinéma. On est impressionné par la porosité des arts entre images animées et graphismes contemporains. Ce qui au fur et à mesure a disparu. Après Savignac et Lancelot du Lac, Warhol et Querelle (interdit à l’affichage ?) on termine sur un mur de l’affiche d’Intouchables avec les têtes vendeuses des artistes ! On ne dira rien sur « l’œuvre » de François Boisrond fils du cinéaste qui a fait des films très populaires et certains avec notre BB nationale. Il y a juste à la sortie de ces passionnantes salles, un clin d’œil assez amusant avec la robe en jambon et autres tripailles de Lady Gaga ; on est bien aujourd’hui dans une véritable industrie marchande avec une rentabilité à tout prix, où les arts contemporains (musique, peinture..) ne collaborent pratiquement plus ensemble. A quand Messager et Sapin dans un film chez Gaumont ou autres productions (gag) ? Après toutes ces salles d’exposition, on peut s’installer dans le centre de l’espace, dans une petite salle de cinéma créée pour l’occasion. Là un jeune pianiste de la classe de Jean-François Zygel improvise sur des petits films muets. C’est rafraîchissant et ne doutons pas qu’elle aura un énorme succès. Sur les mures de cette cabane, toutes les dates importantes de la vie de Gaumont. Avoir fait cette exposition au 104 est une magnifique idée et espérons qu’elle donnera aux visiteurs l’envie de retourner au cinéma et peut-être que le prochain Vigo s’y révélera, car c’est bien ce qui manque le plus au cinéma français. Les éditions La Martinière ont édité un magnifique livre sur Gaumont, écrit par Jean Luc Douin illustré par 600 documents. 9 coffrets en DVD, en édition limitée, vont paraître à partir du 6 mai et jusqu’à la fin de l’année. Chaque coffret comprendra entre 20 et 35 films produits par Gaumont. Un disque audio des BO accompagnera ces coffrets. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.