L’auteure de la saga Harry Potter J.K. Rowling a publié un roman policier sous un pseudonyme. Un livre salué par la critique, qui n’avait aucune idée de la supercherie.
C’est une femme qui réussit toujours à faire le buzz par coups de baguette magique. J.K. Rowling, la célèbre écrivaine anglaise auteure de la saga Harry Potter a tranquillement publié un polar sous le pseudonyme de Robert Galbraith, dans le plus grand secret. Le livre, au nom hitchcockien The Cuckoos’s Calling (« l’Appel du coucou »), est paru en avril et a reçu de nombreuses critiques positives dans la presse. Il met en scène Cormoran Strike, un ancien soldat blessé en Afghanistan devenu détective privé, qui enquête sur le suicide d’un mannequin. Et comme la blonde ne fait pas les choses à moitié, elle a donné vie à son personnage, prétendant sur le site de l’éditeur que Robert Galbraith était le pseudonyme d’un ancien enquêteur de la police royale militaire, qui avait quitté les forces de l’ordre en 2003 pour travailler dans la sécurité. Et que celui-ci s’inspirait de sa propre expérience pour écrire cette histoire.
C’était trop beau pour être vrai. Le Sunday Times a finalement découvert le pot-aux-roses en enquêtant pour savoir comment un écrivain débutant avait pu produire « un premier roman aussi accompli ». Autre indice, le livre a été publié par Sphere, une maison rattachée au groupe Little Brown Book, qui a également sorti le dernier roman de JK Rowling paru l’an dernier sous son nom, The Casual Vacancy (Une place à prendre, dans sa version française), son premier roman pour adultes, en septembre 2012. C’est justement le tapage médiatique autour de ce dernier roman et les critiques mitigées qui ont poussé l’écrivaine de 47 ans à se cacher derrière un personnage. A l’époque, le livre était très vite en tête des ventes et avait vendu 125 000 exemplaires au Royaume-Uni la semaine de sa sortie, mais certaines critiques parlaient notamment d’un roman « maladroit » et d’un « sentiment de déception« .
« Une expérience libératrice »
En cachant sa véritable identité telle une espionne des bibliothèques, J.K. Rowling a marqué un point : sa renommée et ses milliards gagnés avec les aventures du célèbre soricier aux lunettes rondes empêchent toute critique sans jugement préalable. « J’avais espéré garder le secret un peu plus longtemps. Etre Robert Galbraith a été une expérience tellement libératrice », a expliqué JK Rowling au Sunday Times. « C’était merveilleux de publier un livre sans qu’il y ait toute cette attente ou tout ce battage autour et un vrai plaisir de voir comment il était accueilli sous un nom différent. » Une vraie claque en tout cas pour ceux qui douteraient de ses talents imaginatifs.
Selon le Sunday Times, The Cuckoo‘s Calling s’est vendu à 1 500 exemplaires en format relié, le premier sorti par l’éditeur. Bien loin des 450 millions d’exemplaires vendus pour les Harry Potter. Sur Amazon, le roman était classé 4.709ème dans la liste des meilleures ventes d’Amazon avant l’annonce de la supercherie dimanche. En un jour, il est devenu premier. Sur sa fiche, toujours le nom de Robert Galbraith, comme si rien n’était, comme pour faire illusion. Et que la magie soit.