Vendredi 22 juin, un avion de chasse F-4 de l’armée turque a disparu des écrans radars au large des côtes méditerranéennes
Al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah libanais a ensuite incriminé le régime syrien. Leur correspondant à Damas a affirmé que « des sources proches des services de sécurité syriens ont confirmé que les forces de défense syriennes avaient abattu un chasseur turc ».
Le premier ministre turc, Recept Tayyip Erdogan a réuni une réunion de crise dans la foulée à Ankara. Le chef de l’état-major, le général Necdet Özel, le ministre de l’intérieur, Idris Naim Sahin, le ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, le ministre de la défense, Ismet Yilmaz, et le chef des services secrets, Hakan Fidan, étaient présents. Tout laisser présager une réponse militaire de la Turquie, dont les relations avec son voisin sont plus que tendues depuis le début des troubles en Syrie.
La Turquie ne déplore qu’une perte matérielle. « En ce moment, nos forces aériennes et notre marine effectuent des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée occidentale et, heureusement, nos pilotes sont en vie, nous avons seulement perdu un avion », a déclaré M. Erdogan, de retour du sommet de Rio.
Plus tard dans la journée, Damas a présentée ses excuses à Ankara. Leur responsabilité est donc avouée à demi-mot. Le premier ministre a « affirmé que des excuses étaient arrivées de manière très sérieuses de la Syrie en lien avec cet événement, que la Syrie avait fait part de sa grande tristesse et du fait qu’il s’agissait d’une erreur ».
Cet incident survient le lendemain de la défection hautement symbolique d’un colonel de l’armée de l’air syrienne, déclaré « traître à la nation ». Il a posé son MIG-21 en Jordanie, que Damas entend bien récupérer. Sa désertion a suscité les encouragements de Washington et Paris. Le Quai d’Orsay et son porte-parole ont ensuite fait une déclaration surprenante, « cette défection d’hier nous amène à appeler les membres de l’armée et des forces de sécurité syrienne à poursuivre ces défections, ces désertions et à ne plus obéir aux ordres criminels du régime de Damas ».
On peut s’interroger sur la portée de cet appel qui prouve que plus aucunes négociations diplomatiques ne sont en cours, annihilant toute chance de résolution pacifique du « conflit ».