La « tuerie de Toulouse » a choqué la France. Le 19 mars, un homme armé entre dans une école juive de la ville rose et abat froidement quatre personnes, dont trois enfants. Cet acte atroce doit être condamné, le tueur, fanatisé et méthodique a agit seul, dans un excès probable de folie. Pour autant, cette affaire prend une telle ampleur que nos médias occultent tout le reste de l’actualité. Roads fait le point sur l’actualité et fustige ce manque de professionnalisme. Ce jeudi 22 mars, M. Merah a été tué pendant l’assaut du RAID.
Mohamed Merah est un nom qui restera dans les annales de la France, d’une bien triste et macabre manière. Le battage médiatique autour de cette affaire sert définitivement les espérances de ce jeune homme perdu, qui s’embrigade dans la mouvance Salafiste après avoir connu un « classique » parcours de délinquant de banlieue.
Cet individu est en manque de repères, d’une structure pour « l’encadrer », d’où ses tentatives de s’engager dans l’armée. Qui se solderont par deux refus. Après avoir mûri sa haine de la République, de l’Armée Française, sa politisation religieuse et ses séjours en Afghanistan et au Pakistan l’ont radicalisé. En érigeant le judaïsme en ennemi de l’Islam, il a commis des actes parmi les plus répréhensibles dans notre pays, s’attaquer à la communauté juive, attiser les tensions communautaires et menacer les fondements de notre modèle Républicain et laïque.
Le « tueur au scooter » a délibérément cherché à s’exposer médiatiquement. Depuis trois jours, les journaux télévisés de nos grandes chaînes consacrent la quasi totalité de leur temps d’antenne sur cette affaire. Les sites internet des grands médias et les chaînes d’infos en direct sont en éditions spéciales continues depuis trois jours.
Arrêtons le pathos primaire
Pour l’instant, nos hommes politiques ne manipulent pas trop l’opinion publique avec ce fait-divers. L’UMP va tout de même profiter de l’efficacité de la police, dirigé par Claude Guéant. Nicolas Sarkozy a aussi annoncé la création d’une loi concernant les sites « faisant l’apologie du terrorisme » et leurs utilisateurs. Mais notre Président nous a habitué a promulguer des lois en fonction de l’actualité.
Par contre nos médias jouent un rôle bien plus ambigu. Accumulation de témoignages « à chaud », des interviews toutes les deux heures d’un responsable du CRIF (complétement partiale sur l’affaire), des power-points remplis d’armes en gros plan et de montages macabres. Nous devons condamner cette action meurtrière, tout le monde est d’accord. Pourtant nos médias manipulent les sentiments du peuple, on peut même parler de « racket émotionel ». De plus, en cumulant les témoignages et dossiers sur les musulmans et leurs réactions, on risque même inconsciemment de stigmatiser une communauté. Merah n’est pas un musulman, c’est un fou à lier qui joue de son affiliation à Al-Quaida, dont l’implication n’est pas prouvée aujourd’hui. Un acte isolé comme celui-ci devrait mettre fin à la polémique et laisser les familles faire leur deuil.
Un drame qui aurait pu être évité
Le 11 mars, le sergent Imad Ibn Ziaten, qui a participé à l’opération Epervier est froidement assassiné. Un acte isolé ? Pour l’instant, ce meurtre passe presque inaperçu, les pistes sont floues. Sachant que des règlements de comptes entre militaires arrivent parfois, ce fait-divers tombe aux oubliettes le surlendemain. Le 14 mars, un homme, toujours à scooter, assassine trois soldats et en blesse un autre, en plein centre de Montauban. Ces trois parachutistes sont tous les trois d’origines arabes ou maghrébines. Cette odieuse tuerie, sur des hommes prêts à défendre nôtre pays jusqu’à la mort aurait du provoquer la même réaction qu’après l’attaque de l’école. Ce symbole de la République, l’armée, ses soldats, ont été oubliés jusqu’au 19 mars. Libération par exemple, avait le 15 mars, relégué cette information en sept pages de son journal, tandis que la « Tuerie de Toulouse » jouit de sept pages quotidiennes. Le même reproche peut être fait à l’encontre nos principaux titres de presse.
Si les autorités, N. Sarkozy ou les médias s’étaient emparés de l’affaire avec la même vigueur et efficacité (800 hommes déployés, Vigipirate écarlate, une première en France). Le 14 mars, M. Merah aurait aussi été localisé en quelques heures. Et ce dernier n’aurait pas pu mettre en œuvre son horrible projet d’attaquer des enfants. Des soldats français sont abattus en pleine métropole et personne ou presque n’en parlait avant lundi.
Et le reste de l’actualité ?
La vie s’est arrêtée en France depuis 3 jours, le monde s’est éteint. Plus aucunes informations à la télévision ne filtrent à part les condamnations et protestation venant des Etats-Unis et de Tel-Aviv sur la situation.
Le jour de l’attaque de Merah, le corps sans vie, lacéré de coups de couteaux, d’une jeune fille de 15 ans est retrouvé aux abords de Bourgounais dans la région de nantaise. Son agresseur, un homme de 25 ans, sous surveillance électronique, a été appréhendé peu après. Il a agressé deux personnes âgées juste avant le meurtre. A titre informatif, il avait arraché son bracelet depuis dix jours.
En temps « normal », cet autre fait-divers n’aurait pas été occulté par les médias. Au contraire, le débat sur la récidive aurait ressurgi à l’aube de l’élection présidentielle.
Un attentat a aussi frappé l’ambassade d’Indonésie à Paris à 5h11. Il n’y a pas eu de victimes. Un attaque similaire avait été perpétré en 2004, l’affaire n’a jamais été résolue à ce jour.
D’autre part, une accusation extrêmement importante, gravissime, vient de surgir sur plusieurs sites d’informations sur le web et la presse au Proche-Orient. Selon un haut-fonctionnaire français, recevant quelques journalistes arabes à Paris, l’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, qui est rentré à Paris après la fermeture de l’ambassade, il affirmerait qu’Alain Juppé a failli à sa mission de ministre des Affaires Étrangères.Voici un extrait d’un article détaillé sur le Réseau Voltaire. :
“La même source assure que des rapports de l’ambassadeur auraient été négligés ou falsifiés et que celui-ci, pour étayer ses dires, aurait fait parvenir au Quai des rapports d’homologues européens attestant tous que la Syrie n’est pas confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation par des groupes armés venus de l’étranger. À son arrivée à Paris, Éric Chevallier aurait demandé une enquête administrative interne pour confondre son propre ministre. , jusqu’à l’affaire des otages iraniens et la mort du « journaliste » Gilles Jacquier. À cette occasion, l’ambassadeur reçu l’ordre d’exfiltrer les agents de la DGSE travaillant sous couverture de presse. Il réalisa l’importance de l’action secrète entreprise par Alain Juppé. »
Un article publié précédemment dans Roads faisait l’état de ces possibles manipulations dans le dossier syrien. Si ces informations, vérifiables et malheureusement plausibles, sont vraies, ce serait une catastrophe. Des médias, tel que l’AFP ou France24, ont sciemment failli à leur devoir d’informer. Dans une période aussi grave, au niveau mondial, la prudence et l’objectivité sont indispensables et il est temps de se poser des questions quant à l’information proposé à nos concitoyens. Malgré les horreurs qui se déroulent à chaque coin du globe et parfois malheureusement dans nos villes.
Par Arthur Beaufils