La CIA a tué 4700 personnes avec les drones

Arthur Beaufils 21/02/2013 0

Un sénateur républicain a dévoilé les résultats des drones de combats de la CIA. Ils seraient responsable de la mort de plus 4700 personnes. Un chiffre que le gouvernement ne veut ni confirmer ni démentir cette annonce embarrassante. Les raids de la mort sont de plus en plus critiqués outre-atlantique.

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Le sénateur Lindsey Graham est considéré comme un ardent défenseur de l’utilisation des drones pour atteindre des cibles «stratégiques». Il a affirmé lors d’une réunion publique dans son Etat que les drones pilotés par l’Agence centrale de renseignement avait abattu plus de 4700 personnes rapporte la presse américaine.

Les Etats-Unis ont énormément investi dans le programme des drone. Ces avions sans pilotes sont moins onéreux que des frappes aériennes et ils sont téléguidés depuis une base. Aucune vie américaine n’est mise en danger et l’engin s’avère être redoutablement efficace. La plupart des témoins de raid de drone décrivent un sourd vrombissement suivi d’une explosion quasi simultanée. La mort venue du ciel qui frappe en un éclair.

L’administration Obama ne veut pas communiquer les chiffres et les résultats de son programme. Des centaines d’attaques de drones ont été effectuées dans la guerre contre le terrorisme que poursuit Washington depuis 2001. Yémen, Afghanistan, Pakistan, Somalie et d’autres pays sont le théâtre d’éliminations « ciblées ». Une politique approuvée par Barack Obama qui a confiance en ce type d’opération qu’il confie aux « services », les frappes se sont énormément intensifiées depuis 2008.

Dommages collatéraux

Les drones sont des engins de mort très fiable et précis mais leur utilisation aveugle est critiquée par de nombreuses ONG qui essayent d’établir un comptage de victimes pour déterminer le nombre de civils appelés « dommages collatéraux ».

Lindsey Graham admet tout de même que « parfois on frappe des personnes innocentes, ce que je déteste, mais nous sommes en guerre, et nous avons tué plusieurs hauts responsables d’Al-Qaïda». Le concept machiavélique de «la fin justifie les moyens» est bien compris de la classe dirigeante américaine.

La New America Foundation, à Washington, estime à 350 le nombre de frappes effectuées par des drones depuis 2004, la majorité sous le premier mandat de Barack Obama. Le bilan se situerait selon ce centre de réflexion entre 1963 et 3293 morts, dont 261 à 305 civils. Une organisation britannique, le Bureau of Investigative Journalism, avance un chiffre plus élevé : entre 2627 et 3457 morts, dont 475 à 900 civils.

Obama veut « démocratiser » le programme sans le supprimer

Le conseiller antiterrorisme du président, John Brennan, vingt-cinq ans de CIA, tente de rassurer les opposants au programme des drones : « Ces opérations (…), c’est la solution de dernier recours (…) ; le président veut s’assurer que nous passions méticuleusement en revue un certain nombre de points - l’impossibilité de capturer l’individu, le degré de fiabilité des renseignements, l’imminence de la menace. »

Il est pourtant évident que les attaques de drones sont moralement inadmissibles. En plus des victimes civiles, les Etats-Unis lancent des raids sur des pays souverains. Un véritable retour vers une politique impérialiste qui ne devrait plus exister, et ce en dépit des tensions qui existent entre ces pays et la Maison-Blanche, on peut citer en exemple le Yémen ou le Pakistan. Le résultat sur le terrain des attaques de drones est aussi discutable au regard des ravages diplomatiques que cela engendre. On peut ajouter l’antiaméricanisme virulent qui touche ensuite les populations victimes des erreurs de tir ou encore le transfert de technologies lorsque qu’un engin est intercepté.

Barack Obama tente de calmer l’opinion publique. Il a reconnu que le programme devait être d’une plus grande clarté et propose la création d’une cour secrète avec le vote de sénateurs pour valider chaque frappe. Une commission de la mort qui ne verra probablement jamais le jour.

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