Jeunesse en crise et Binge Drinking : un mélange dangereux

Solène Pascal 16/05/2013 0
« No future » scandaient les punks il y a maintenant 30 ans, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Même si les jeunes semblent avoir oublié les crêtes vertes et les Doc Marteens cloutées, ils restent tout du moins désabusés par le pessimisme ambiant que dégage notre société, et se tournent de plus en plus facilement vers l’alcool. En effet, l’évolution des mœurs entraine de nouveaux phénomènes de mode…

Au menu : les skins party, inspirées de la série du même nom, où le but est simple mais non sans risque : boire et consommer le plus de drogues possible. Des ados qui fument des pétards au réveil. D’autres qui, à la récré, vont boire dans le bois qui avoisine le bahut.

A l’heure où l’impitoyable sélection commence au collège, que les plus diplômés connaîtront de toute façon le chômage et que les jeunes Espagnols crient leur indignation Puerta del Sol, en quoi peut-on croire lorsque l’on a 15 ans ?
Les pressions extérieures se font en effet grandissantes au sein des jeunes générations, en tête desquelles on retrouve la scolarité, qui draine une angoisse surdimensionnée. Face à cette pression scolaire et familiale, les ados ressentent le besoin de s’évader. Mais ils ne le font pas au travers d’actions, de sorties et de projets, mais en s’oubliant, en s’anesthésiant, à travers la prise excessive d’alcool.

Le binge drinking est un phénomène qui consiste à boire un maximum d’alcool en un minimum de temps. Il fait de plus en plus d’adeptes chez les jeunes français, et serait même responsable de dommages irreversibles pour le cerveau..

Mais le contexte morose ambiant ne suffit pas à expliquer cette explosion de Binge Drinker : Le marché de l’alcool s’est développé, et on a vu apparaitre depuis quelques années les « coolers », des mélanges déjà préparés qui séduisent les jeunes tant par leurs prix que part leurs goût sucrés. De plus difficile en France de ne pas être exposé à l’alcool depuis sa jeunesse : selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, le pays est le troisième plus important consommateur d’alcool au monde, derrière la Russie et la Grande-Bretagne. Les boissons alcoolisées  »sont omniprésentes dans notre culture et leur usage est licite et valorisé autour d’un certain nombre de valeurs : convivialité, plaisir, fête… qui entretiennent une incitation sociale à la consommation », écrivait en 2008 l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé.

Une étude de comparaison entre adeptes du binge drinking et non adeptes, a été faite en étudiant le comportement de leur cerveau lorsqu’une tâche leur est confiée. Et le résultat est sans appel : »au niveau de la performance des binge drinkers, il n’y a pas de différence avec les étudiants non binge drinkers mais leur cerveau doit travailler de façon plus intense pour arriver au même résultat ».

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