« Je vends ma virginité »

Arthur Beaufils 06/10/2012 0

L’histoire, effarante, d’une jeune brésilienne se diffuse sur la toile. Catarina Migliorini, 20 ans, a mis aux enchères sa virginité. Les « gains » seront reversés à une ONG.

Prostitution et appât du gain ou philanthropisme ? C. Migliorini fait partie d’un vaste et sordide projet, Virgins Wanted. Un réalisateur australien a tourné un film documentaire –promotionnel- sur sa vie et celle d’Alexander Stepanov, un jeune homme qui vend aussi sa virginité. Un site internet d’enchères permet aux intéressés de s’adjuger l’un des deux produits. Si Alexander ne lève ni les foules ni les fonds (1300 dollars), Catarina connaît plus de succès. Un américain, Jack Miller, a fait monté la cagnotte à 190 000 dollars.

La jeune fille se défend d’être une péripatéticienne. Elle évoque plusieurs raisons. Elle croit à l’amour, elle déclare dans une interview au Daily Folha de Sao Paulo,« quand quelqu’un fait quelque chose pour la première fois de sa vie, il n’en fait pas sa profession. Prendre une photo ne fait pas de vous un photographe ». Réponse pleine de démagogie puisque sur le même raisonnement, tuer juste une fois ne ferai pas de vous un assassin. Pourtant, elle persiste et signe, elle veut faire croire qu’elle est « une fille romantique avec un grand cœur qui croit en l’amour« .

Des dizaines de milliers de dollars

Paradoxalement, elle parle de ce projet comme d’un véritable affaire dans le quotidien de Sao Paulo, « Je vois ça comme un business. C’est une opportunité qui m’est donnée de voyager, d’être dans un film… ». En effet, le site vous permet d’enchérir après avoir déboursé 50 US$ de frais d’inscription. A terme de la « vente », la jeune fille touchera 20 000 dollars ainsi que 90% de l’enchère finale.

Jusqu’ici, vendre sa virginité est discutable, moralement et législativement (même si la toile permet tous les excès) et le phénomène n’est pas nouveau. Se servir d’une ONG pour sa promotion, là, cela commence à faire beaucoup. Migliorini a promis qu’une partie de la somme récolté sera reversé à une ONG qui s’occupe de mal-logés à Santa Catarina, son quartier d’enfance. Si l’on additionne les sommes en jeu, qu’on analyse la démarche et sa forme, il est certain qu’il s’agit d’une affaire plus ou moins véreuse.

« Ce n’est pas du porno »

Catarina est quand même prévoyante, Le gagnant devra « subir un test de dépistage de MST » vu que cette première fois se déroulera sans préservatif et dans un avion. Elle va aussi prouver sa virginité par un examen médical. Elle précise que la scène ne sera pas filmée pour le documentaire. « Ce n’est pas du porno, » affirme Catarina, « sinon, je mourrais de honte. ». Une fille pleine de paradoxe, à l’image d’une société ou sexe et pudeur deviennent synonymes.

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