Le gouvernement ne plaisante pas avec les exilés fiscaux. Après l’énorme polémique provoquée par le départ de Gérard Depardieu pour la Russie et la Belgique, il est fort probable que les ministres socialistes ne souhaitent pas, encore une fois, se retrouver humiliés par des célébrités finalement plus influentes que tous les hauts fonctionnaires réunis.
Pas de cadeau donc pour les animateurs de télévision qui quittent la France. Sur Canal + vendredi, Aurélie Filippetti a affirmé qu’il faudra rester « vigilant » avec les animateurs qui partent à l’étranger « quand ils viendront frapper aux portes des chaînes de télévision françaises ». Les présentateurs sont donc prévenus: s’ils partent, ils pourraient bien être boycottés par la chaînes publiques Françaises.
Même s’il délocalisait sa société, Arthur a assuré dans un communiqué qu’il continuerait à payer ses impôts en France. Mais Aurélie Filippetti n’y croit pas : « J’ai lu ses déclarations, a-t-elle affirmé. Il faudra qu’il explique pourquoi il part parce que je connais bien le Luxembourg et ce n’est sans doute pas pour le climat qu’il y va ».
La menace du boycotte?
« Des gens ont moins de sens civique que d’autres, a-t-elle ajouté. On verra quand ils viendront frapper aux portes des chaînes de télévision françaises. Si jamais il y a de l’argent qui intervient ou si les chaînes relèvent du service public, il faudra être vigilant. Je n’ai pas envie qu’on fasse de traitement de faveur à des gens qui ne serrent pas les coudes avec l’immense majorité des Français qui ne sont pas dans les mêmes conditions qu’eux dans leur vie quotidienne. »
Pour rappel, la fortune d’Arthur est évaluée à 140 millions d’euros en 2011. Selon les révélations de Mediapart, Arthur a transféré au Luxembourg sa société Arthur World Participation Group (AWPG) jusqu’ici domicilié dans le 8e arrondissement de Paris. Cette décision a été prise le 28 décembre 2012 à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire du groupe créé en 2006 après la revente par Jacques Essebag, le vrai nom de l’animateur, de ses parts dans Endemol France.
«Les nouveaux statuts ont été transmis au greffe du tribunal de commerce français le 16 janvier. Le tour de passe-passe est presque invisible: l’entreprise française, fondée fin 2006, a été fermée, et une société du même nom, simplement agrémentée d’un «SARL» final, a été ouverte au Luxembourg, comme l’indique le registre du commerce local. Un transfert discrètement annoncé en France le 11 janvier 2013, dans le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales», indique le site.