La semaine dernière, les Etats-Unis ont évité de peu le « fiscal cliff », le mur budgétaire. L’accord entre républicains et démocrates sauve d’un défaut de paiement la première puissance économique. Pour éviter ces négociations difficiles, certains proposent l’émission d’une pièce de platine d’une valeur de 1000 milliards de dollars. Idée farfelue ou remède en or ?
Mercredi dernier, l’administration Obama a négocié une hausse de 600 milliards de dollars d’impôts couplée à des coupes budgétaires drastiques. Un accord qui donne un sursis au soldat américain. Pas pour longtemps puisque la bataille de la dette se joue désormais au Congrès. Ce dernier doit - encore – relever le plafond de la dette de l’Oncle Sam. Avec une majorité républicaine qui voit d’un très mauvais œil la réforme de la santé de Barack Obama, la bataille s’annonce rude.
Pour éviter une paralysie politique aux Etats-Unis, une pétition surprenante a été lancée. Elle prône une solution relativement simple : que le Trésor émette une pièce de platine de 1.000 milliards de dollars pour permettre au pays de faire face à ses dépenses voire d’effacer sa dette… Elle rassemble, pour l’heure, moins de 4.600 votes. Mais si elle passe la barre des 25.000 d’ici le 2 février, l’administration Obama devra y apporter une réponse. Le député démocrate new-yorkais, Jerrold Nadler, a apporté son soutien à l’initiative.
100 000 milliards de dette réelle ?
Au premier abord, l’idée semble idiote et irréalisable. Pourtant, sur le papier et dans les faits, elle peut marcher. Des aberrations économiques tels que l’accord de Bretton Woods, qui donna aux Etats-Unis, en position hégémonique après la Seconde Guerre Mondiale, la main mise sur l’économie mondiale ou par la suite la doctrine Friedman, permette ce genre de montage financier.
Si la dette américaine est estimée à 16 000 milliards de dollars, certains spécialistes parlent d’une dette globale (fédérale, ménages et états) de plus de 100 000 milliards de dollars. Un tel déficit serait impossible pour un autre pays. Les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid sur l’économie mondiale et s’ils décident de créer cette pièce, rien ne les en empêche. En poussant cette logique de pièce de platine à 1000 milliards à son paroxysme, le Trésor américain pourrait émettre des pièces de plastique avec n’importe quelle valeur, de 1 à 5000 0000 milliards de dollars.
Henri Ford, grand capitaine d’industrie et symbole de l’Amérique, avait prédit : « l’unique objectif de ces financiers est le contrôle du monde par la création de dettes inextinguibles ». Des paroles qui font terriblement écho avec la situation actuelle.
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