Espagne: au chômage, elle met en vente ses organes pour assurer son avenir

Vincent Bonhomme 12/11/2012 0

Une mère de famille espagnole à bout de nerf a décidé de mettre en vente ses organes « non-vitaux », dans l’intention de se payer un logement « digne de ce nom ». Une action symbolique dans un pays où la paupérisation atteint des extrêmes.

« J’ai reçu un préavis d’expulsion pour ma fille et moi. Nous n’avons pas de famille, nous ne savons pas où aller » explique cette quadragénaire dans une interview pour le quotidien El Mundo.

Cette mère de famille espagnole, Maria*, a vécu pendant près de 20 ans sous les coups de son ancien compagnon. À 44 ans, sans emploi, elle souffre d’une incapacité de travail à 66 % et doit donc vivre avec 426 euros de pension d’invalidité par mois. Par manque de liquidité et par désespoir, elle a décidé il y a deux semaines de poster une première annonce pour vendre ses organes non-vitaux:  »j’ai d’abord mis en vente un rein, maintenant je propose aussi les cornées de mes yeux, un de mes poumons, un morceau de mon foie… Je vends n’importe quel organe de mon corps à qui peut le payer » rapporte Le Monde.

Pour les prélèvements, Maria a pris contact avec un médecin résidant à Mellila, une enclave espagnole située au Nord de Maroc. Pour le moment, aucun acheteur ne s’est manifesté.

Un délit passible de douze ans de prison

Une telle offre est qualifiée comme un délit grave en Espagne. Selon l’Organisation nationale de transplantation espagnole, il est impossible de réaliser dans le pays une extraction d’organe puis une greffe, sans que les autorités compétentes n’en soient informées au préalable. Ce genre d’intervention est tout simplement considéré comme « trafic d’organes illégal ». Si cette femme était amenée à se faire arrêter, elle risquerait alors jusqu’à douze ans d’emprisonnement.

En Espagne, le chômage est synonyme de record

Le chômage en Espagne a encore grimpé au troisième trimestre, touchant plus de 25 % de la population active. Le pays reste plongé dans la récession et soumis à une cure d’austérité historique.

À la fin du mois de septembre, l’Espagne comptait 5 778 100 chômeurs, soit 85 000 de plus que le trimestre précédent, une progression qui s’est accélérée une fois passé les retombées économique estivales.

Le nombre famille dont tous les membres sont au chômage n’a jamais été aussi élevé. 1 737 900, soit un dixième des foyers espagnols.

* Maria est un prénom d’emprunt

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