Jusqu’à présent, il était peu difficile de ne pas se faire flasher par les radars automatiques installés un peu partout au bord des routes françaises, il suffisait de ralentir un peu avant et d’accélérer juste après. Seulement aujourd’hui, tout ça, c’est fini!
Le principe est simple: une camera enregistrera l’heure à laquelle vous passerez devant puis, une deuxième caméra positionnée quelques kilomètres plus loin calculera la vitesse à laquelle vous avez roulé en fonction du temps que vous avez mis pour parcourir cette distance… Vicieux n’est-ce pas? Ce n’est pas tout!
Aussitôt l’infraction constatée, la photo de votre plaque d’immatriculation sera envoyée à Rennes au centre de traitement des infractions routières qui s’empressera de vous envoyer chez vous, à votre domicile, la contravention en bonne et due forme. Ne soyons pas mauvaise langue, s’il y a bien un domaine où l’administration française ne perd pas de temps, c’est bien dans l’envoi d’amendes!
D’après la sécurité routière, ces radars « intelligents » seront « prioritairement déployés sur des portions de route où une vitesse excessive est particulièrement accidentogène comme les rétrécissements de voie, les franchissements de tunnel et de pont, ou les successions de virages. Ils contrôleront l’ensemble des véhicules sur la section équipée afin d’identifier les véhicules en infraction. Ces nouveaux radars ne +flashent+ pas, car ils fonctionnent à partir d’un système infra-rouge »
Des avis divergents
« Ces radars sont vraiment une des réponses possibles pour les conducteurs qui se jouent des radars fixes, en freinant à leur hauteur et en réaccélérant ensuite », a estimé Chantal Perrichon, de la Ligue contre la violence routière. Elle ajoute néanmoins que son association avait demandé leur installation dès 2003 - une expérimentation avait alors été menée sur l’A10 au nord d’Orléans - « mais à l’époque les autoroutiers n’y étaient pas du tout favorables ».
Les représentants d’associations pour la sécurité routière jubilent mais d’un côté, comment ne pas les comprendre… La plupart de leurs membres sont soit des survivants, soit des proches de personnes mortes lors d’un accident de la route. Malgré tout le respect qui leur est naturellement du, il est évident que ces militants pro sécurité routière sont rarement objectifs et par conséquent, assez peu crédibles pour juger ce qui est bien ou pas en matière de prévention routière.
Allez donc demander à la mère d’un soldat mort au combat ce qu’elle pense de la guerre et elle vous répondra que c’est mal, ce qui est normal, sans forcement être très objectif!
Les représentants des associations de conducteurs jugent eux au contraire que « c’est utile dans les lieux dangereux et pour remplacer une multiplicité de radars (traditionnels) qui sont gênants » mais que »par contre, si c’est utilisé sur une portion de 30-40 km d’autoroute, là c’est scandaleux, c’est pour faire du chiffre! » estime Louis Derboulle, de 40 millions d’automobilistes.
Les trois premiers sites équipés en radars distance / vitesse moyenne seront, donc :
- 1. Le tunnel sur la RN 57 aux abords de Besançon : installé le 20 juin 2012, il contrôlera les deux voies de circulation dans le sens nord/sud et sera précédé par deux radars pédagogiques.
- 2. Le pont de Saint-Nazaire : installé le 26 juin 2012, il contrôlera les deux sens de circulation et sera précédé de radars pédagogiques dans les deux sens.
- 3. La Nationale 21 dans le sens Agen - Villeneuve-sur-Lot : installé courant juillet, il contrôlera les deux voies de circulation sur un tronçon de 4,9 km. Il sera précédé par un radar pédagogique.
Le racket organisé est donc loin d’être fini car le pays à beau désormais sentir la rose, l’argent n’a toujours pas d’odeur…