La gendarmerie enquête actuellement à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) pour savoir comment au moins trois détenus ont pu, dans une des prisons les plus sécurisées de France, tourner et mettre sur Internet une vidéo les montrant armés et déterminés. Dans cet enregistrement publié sur Youtube, trois taulards exhibent de gros couteaux « faits maison », et profèrent des insultes et des menaces à l’encontre d’une de leurs connaissances.

Seulement, les trois lascars pas très malins ont directement été identifiés par des employés de l’administration pénitentiaire. Le trio de « truands de la galère » serait emprisonné à Lannemezan dans l’un des quartiers les plus sécurisés de France qui accueille près de 150 détenus condamnés à de longues peines.

Forcément, les matons ne sont pas très rassurés de savoir que certains détenus ont des couteaux de la taille d’une épée dans leur cellule. Ce sont «des mecs qui n’ont plus rien à perdre», dit une source pénitentiaire, «l’un est libérable en 2063; sur les trois, il y en a un ou deux qui ne sortiront jamais de prison».

« Ces faits suscitent une vive inquiétude chez les personnels pénitentiaires, même si ces derniers ne sont pas pris à partie dans la vidéo », a indiqué Laurens Maffre, responsable régional de l’UFAP-UNSa Justice, premier syndicat dans la profession. « Il y a la détention des armes », a-t-il expliqué, » mais il y a aussi l’introduction devenue courante, bien qu’interdite dans les prisons, de téléphones mobiles ou de matériel d’accès à internet, comme des clés 3G. »

Le procureur de Tarbes, Chantal Firmigier-Michel, abonde elle aussi sur la gravité des faits: « Tout est grave: l’introduction d’objets illicites dans une centrale est un fait grave parce qu’elle implique des complicités extérieures, et (qu’avec eux) on peut tout faire, les menaces proférées à l’intérieur d’une centrale (…) à l’aide de ces objets sont graves aussi et la fabrication d’armes artisanales est un troisième ».

Alertée il y a environ une semaine par la direction de l’établissement, elle a ordonné une enquête confiée aux gendarmes.

Aussitôt les faits constatés, des fouilles ciblées ont été menées dans les cellules, et les trois détenus ont été mis au mitard à l’isolement. L’administration pénitentiaire n’a pas souhaité commenter l’affaire…