« Une femme, une vraie femme, c’est une femme avant tout qui n’est pas féministe. » Sacha Guitry
Depuis quelques années, la mode des « classements » venue des États-Unis gangrène la France. Désormais habitué à ne plus penser, le citoyen français lambda, se fie davantage aux « rankings » des journaux et des magazines qu’à sa propre intuition, comme si un être supérieur nommé sondage dictait la marche à suivre.
À en croire les 990 personnes sondées, Christine Lagarde (34%) et Marine Le Pen (31%) sont les femmes politiques que les Français préfèrent. Selon l’institut de sondage, ces deux personnalités auront «un rôle plus important à l’avenir dans la vie politique française». Derrière, Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade complètent le quatuor de tête, juste devant Martine Aubry, la première dame de gauche.
Un peu à la manière d’un DSK en son temps, Christine Lagarde bénéficie du capital sympathie accordé par la fonction de directeur du FMI. Dans l’imaginaire collectif, ce poste à haute responsabilité rassure le peuple, tant qu’il n’y a pas d’effondrement économique. Et puis, il faut bien l’admettre, Mme Lagarde cumule élégance, érudition, expérience et sérénité; largement de quoi réconforter les sympathisants de droite.
Marine Le Pen quant à elle est un « homme politique » à part. Formé par son père aux joutes politiques dès son plus jeune âge, Mme Le Pen ne recule jamais devant personne lors d’un débat. Telle une guerrière, elle bondit à la gorge de ses adversaires politiques à la manière de Jean-Marie. Seulement, à cette virilité exacerbée, « Marine la bleue » a ajouté une sensibilité féminine qui séduit les plus peureux et modérés des citoyens. Cette touche « rose », c’est Florian Philippot qui l’apporte. Sous son influence, le Front s’est racheté une image. D’un parti de « fachos » (dans les grands médias), le FN s’est métamorphosé en un organe presque démocratique. Presque, car comme son père, Marine Le Pen préfère tout contrôler, plutôt que de laisser le Front National devenir un parti comme « les autres. » Et puis, face à la crise que traverse le pays et encore plus le gouvernement, le troisième parti de France trouve toute sa légitimité. Comme dans les années 1980 où la politique de François Mitterand permettait au FN d’exister, l’incompétence de la classe dirigeante socialiste actuelle permet à Marine Le Pen d’exister et de suggérer une alternative acceptable à de plus en plus de personnes.
Martine Aubry et les autres…
Les premières femmes de gauche, Martine Aubry et Christiane Taubira, récoltent 21% des voix chacune , devant Rachida Dati et Ségolène Royal (19%), Valérie Pécresse (17%), Najat Vallaud-Belkacem (16%), Cécile Duflot (12%), Aurélie Filippetti (11%) ou encore Anne Hidalgo (10%).
Ce qui est surprenant, c’est que la socialiste Martine Aubry est la seule femme de gauche à accéder au top 5. Elle est suivie en sixième position du classement général par la ministre de la Justice Christiane Taubira, véritable révélation de ce sondage. La garde des Sceaux arrive même en tête chez les sympathisants de gauche. Elle tire grand bénéfice des nuits passées à l’Assemblée à défendre le mariage homo.
Selon le sondage du Journal du dimanche le regard porté sur les femmes politiques est désormais «normal». Plus des deux tiers des personnes interrogées considèrent que les femmes politiques font «la même chose» que les hommes, aussi bien ou aussi mal donc. Candidement, il semblerait que les femmes aient une image plus « douce » que les hommes, et qu’elles seraient donc plus compétentes pour traiter les problèmes sociaux parce qu’elles sont « aussi et avant tout des mères ». C’est vite oublié Margaret Thatcher et sa fameuse « main de fer dans un gant de velour »… Bref, les clichés sont tenaces, c’est un fait.
Marine Le Pen tâcle Christine Lagarde
Officiellement 1ère dauphine de ce « concours », Mme Le Pen semblerait ne pas être de l’avis des Français. Pour elle, « Mme Lagarde n’est pas une politique française, c’est une femme politique apatride. Quand on prend la tête de ces grandes institutions internationales, on oublie sa nationalité, on n’y fait plus référence, et surtout on ne doit plus réfléchir en fonction des intérêts de sa nation ». Cependant, quand on repense au dernier voyage de Marine Le Pen outre-Atlantique ainsi qu’à sa remarquable démonstration d’économie face à Anne-Sophie Lapix, on comprend un peu mieux pourquoi les grandes institutions supranationales ne l’inspirent guère…
Alors, même si Mme Lagarde rassure et que Marine Le Pen séduit dans son rôle de poil à gratter désormais politiquement correct, la légitimité des femmes dans l’univers de la politique tricolore pourrait bien en pâtir. Dans leur chute, les socialistes risquent d’emmener avec eux un genre, qui après des décennies de lutte féministe pour exister, n’en a vraiment pas besoin.
Christine Lagarde ? Celle qui conseillait la marche à pied face à la hausse du prix de l’essence et de bien comparer les prix au supermarché ?!
« l’incompétence de la classe dirigeante socialiste actuelle permet à Marine Le Pen d’exister »
Ben voyons… C’est surtout que depuis 10 ans la droite en général, et Sarkozy en particulier, ont relayé et se sont approprié le discours de l’extrême droite. Mmne Le Pen et le FN n’ont pas attendu mai 2012 pour en récolter les fruits sondagiers…
ha ha ha.. on rit un peu en lisant cet article…
tout sera vraiment fait pour dénigrer X (LE PEN en ce cas la) quitte à mouiller un peu sa chemise.. bon, déjà ils ne contestent pas les « résultats », d’autres s’en chargeront..
Pour Mme LAGARDE, je crois qu’une mise en examen est envisagée, non?? elle est innocente, bien entendu…. mais quand même, quand ça commence.. voyez?? moi aussi je dénigre…
quant aux grandes compétences économiques, de nos politiques actuels et vénérés, mais aussi des économistes réputés.. ben excusez du peu, mais la situation démontre bien les nullités qu’ils étaient, qu’ils sont et qu’ils resteront…