Anonymous soutient Gaza et attaque Israël

Arthur Beaufils 20/11/2012 0

Le célèbre groupe de cyber-activistes s’est prononcé en faveur des gazaouis et des groupes armés palestiniens dans le conflit qui oppose Gaza et Israël. Depuis, des millions d’attaques ont été lancées par les hackers de Anonymous.

L’armée israélienne a clairement indiqué que la guerre 2.0 faisait partie de leur tactique de combat face au Hamas. Vendredi 16 novembre, l’opposition des Anonymous à l’action armée de Tsahal s’est radicalisée. Israël avait menacé de couper l’accès Internet dans la bande de gaza.

Cette déclaration a provoqué la colère des hackers du groupe Anonymous. Ils ont publié un guide pour aider « le peuple des territoires occupés » à sécuriser leur connexion au réseau Internet. Ce dernier a été baptisé TechGuideForInternetShutdownGAZA (Guide Technique Pour la Coupure d’Internet à Gaza, en français, ndlr). Ils ont ensuite décidé de mener des opérations de type cyber-attaques.

Représailles et « hackage »

« Cessez et abandonnez la politique de terreur que vous imposez au peuple innocent de Palestine ou vous connaîtrez la colère entière et sans limite des Anonymous » a ensuite sommé le groupe d’activistes au gouvernement israélien.

La cyber-guerre n’est pas une nouveauté, surtout pour l’Etat hébreu. Ce qui est inédit par contre, c’est le rôle d’un acteur tiers et non-étatique dans un conflit qui se joue aussi sur la toile.

Le collectif de pirates informatiques des Anonymous s’est dit prêt à “frapper tout site internet dont nous estimons qu’il fait partie du cyberespace israélien en représailles de la maltraitance du peuple à Gaza et dans d’autres régions ».

Des dizaines de millions d’attaques

Yuval Steinitz, le ministre israélien des Finances, a indiqué le 18 novembre que “44 millions de cyberattaques contre les sites Web du gouvernement” avaient été “détectées” que “toutes ont été déjouées, sauf une, qui avait pris pour cible un site Internet qui a été paralysé pendant 6 ou 7 minutes”.

L’industrie de l’armement israélite s’est concentrée sur les nouvelles technologies, tels que les drones et les systèmes de guidage. Les informaticiens israéliens n’ont rien à prouver en terme de compétence. Le gouvernement minimise pourtant l’ampleur et l’impact de ses attaques, surement surpris par la virulence des hackers d’Anonymous. De nombreux sites étatiques sont désormais inaccessibles à plusieurs moments de la journée depuis le début de l’opération « Piliers de défense ».

Les Anonymous affirment avoir visé plus de 700 institutions israéliennes publiques et privées. Ils revendiquent aussi une attaque « d’effacement » (de données. Ndlr) contre la Bank of Jerusalem ainsi que la mise en ligne des données personnelles de 5.000 responsables israéliens. Le geste est fort de la part des cyber-activistes, mais la portée de ses attaques ne nuit aucunement à la capacité opérationnelle des forces armées israéliennes.

Guerre de communication

La défaite de l’armée israélienne en 2006 lors de l’invasion du Liban avait décidé son état-major à investir les réseaux sociaux. Le Hezbollah avait axé sa communication via ces derniers et la bataille de l’opinion avait été gagnée.

Tsahal a annoncé l’exécution de l’opération « Piliers de défense » sur Twitter. Une première. Des dizaines de messages sont depuis postés tous les jours. Des pages dans différentes langues ont été créées sur Facebook, Twitter ou Tumblr et certains blogs officiels comme « tsahal.fr » relaye des points de situation en langue française.

Le Hamas a riposté dans cette bataille de la toile. Les Brigades Ezzedine al-Kassam, qui sont le fer de lance de la branche armée de l’organisation islamique, gazouillent des compte-rendus de leurs tirs de roquettes.

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