A 18 jours des présidentielles au Mali, le contexte est de plus en plus hostile pour envisager un bon déroulement du scrutin. Cependant, le président malien par intérim Dioncounda Traoré exclut tout report de la date.

Est-ce utopique d’envisager un déroulement serein de l’élection présidentielle à Kidal, fief de la rébellion touarègue? Le doute se renforce proportionnellement au climat de tension qui s’installe à l’approche des élections.

L’escalade du climat de tension

Depuis le retour de l’armée malienne avec quelque 150 soldats, le 5 juillet, les incidents s’enchaînent: jets de pierre sur des soldats, Maliens noirs pris à partie par des Touareg… Le dernier en date relate rapporte l’état de deux civils gravement blessés par balles par des hommes armés à Kidal.

Par ailleurs, des manifestations des deux camps ont lieu quotidiennement et au moins deux militaires de la force de l’ONU au Mali (Minusma) ainsi qu’un soldat français présents dans la ville ont été blessés par des jets de pierres pendant le week-end. Sans oublier que plusieurs dizaines de civils sont toujours réfugiés dans un camp militaire, par crainte des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touarègue).

Et puis le gouverneur de Kidal est obligé de se réfugier à Bamako « par mesure de sécurité » et semble retarder son retour qui est toutefois indispensable pour organsier l’élection. Alors le doute plane : peut-on encore envisager des élections à Kidal si la situation continue à se dégrader ainsi ?

Une vision irrationnelle?

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré s’entête à dire que oui, arguant que le « report de quelques mois » ne règlerait pas « les questions techniques fort judicieuses que certains ont soulevées. (…) Tous les candidats sont à égalité sur les insuffisances, et les imperfections relevées ici et là ».

Et puis il faut dire que dans le monde idéalisé du président, il est convaincu que « les imperfections du processus électoral peuvent être compensées par l’esprit civique, patriotique, des électeurs, des candidats ».

Alors vision complètement surréaliste de la situation ou non, réponse le 28 juillet prochain.

 

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