Pour marquer leur passage à l’âge adulte, les Sud-Africains recourent à la circoncision rituelle. Ce mois-ci, elle aura causé la mort de 30 jeunes, et 34 autres le mois dernier.
Il faut payer le prix fort si l’on veut être considéré comme un «adulte» dans la province du Cap Oriental et aux alentours. C’est-à-dire prendre le risque de ne jamais voir sa prochaine année. Aussi, 293 jeunes hommes seraient hospitalisés à la suite de ces circoncisions rituelles, et 64 seraient décédés en deux mois. Des mesures d’hygiène qui mènent à des complications non négligeables comme la déshydratation, la gangrène ou encore des infections à répétition.
Il faut croire que ces mesures ne font pas parti des gestes quotidiens des guérisseurs traditionnels et autres tradipraticiens –individus qui se passent de la médecine conventionnelle- qui ne sont pas encadrés. Ces rites d’initiation- courants chez les Xhosas, les Sothos et les Ndébélés- ont déjà causé la mort de centaines de jeunes ces dernières années en Afrique du Sud.
Rites qui ne se réduisent pas à la circoncision. Les jeunes doivent en général passer plusieurs semaines dans le bush (la brousse), au cours desquelles des anciens leur enseignent les valeurs du courage viril et la discipline.
Dimanche dernier, le parti au pouvoir, l’ANC, a déploré «ce désastre» et demandé à ce que les tradipraticiens soient mieux encadrés. Il était temps.